Alain Quercia - Sonia Deleani
Les intentions des artistes
Sonia: Comme designer, pendant 25 ans, j’ai dessiné de nombreux objets, aux usages et vocations multiples, qui parfois, souvent, m’ont confronté au sens de ces objets. Utile, futile, « objets inanimés avez vous donc une âme ? «
En choisissant la pratique unique de la céramique en 2019, je faisais un pas vers cette quête de sens, ce temps plus long, plus complet, du faire et du penser. Voici peut être une thématique qui répond à cette quête, un objet qui ferait mémoire, lien et continuité entre le maintenant et le après, entre ceux qui restent et ceux qui s’en vont...
Alain: Disparaître, laisser un vide, du rien… naître, c’est grandir avec cette singularité : il faut vivre pour mourir… absurde diront certains et pourtant !! Absurde le fait de prendre et donner à ce qui nous entoure, de recevoir la lumière du soleil et de l’offrir à ceux que l’on aime ? Absurde de verser dans les mains de ces autres, de tous ceux que l’on n’a pas eu la chance de croiser ou d’aimer le peu d’expérience que l’on a recueilli ? Je ne crois pas ! Je crois plutôt à la caresse que l’on laisse dans ce monde, pour tous ceux qui viendront et pour nos proches… alors oui, quelques récits, un peu de mémoire, cette poudre magique qui transforme l’espace qui nous entoure.
Les présentations des artistes
Sonia : «Je suis céramiste designer. Après des études à l’Ecole Boulle, j’exerce longtemps comme conseil en design d’objets, études couleurs et de tendances auprès de marques. Depuis 2019, je me consacre entièrement à la céramique. Dans mon travail, j’essaie d’amenuiser la frontière entre objet usuel et objet sculptural, en proposant des formes simplifiées et organiques, en grès modelé et superposition de textures émaillées.»
Alain : Je suis sculpteur plasticien, formé aux arts du vêtement et costume ( Rome ) et ultérieurement à la scénographie ( ENSAT de Lyon ). Dans ma pratique je cherche à comprendre et à rendre visible ma relation au monde. Pour examiner cette relation je m’intéresse au point de jonction entre ces deux systèmes : la peau. Cet organe entretient des connexions profondes avec notre cerveau ; c’est lui qui nous fait entrer en contact avec le monde. Il représente une véritable interface, une limite commune détenant des informations sur ces deux systèmes.
Je m’intéresse aussi au déplacement, à la limite de l’inconfort pour le regardeur.
Mes formes sont souvent hyper-réalistes, à la fois sobres et précieuses; sobres par le peu de détours, dans une économie de symboles; précieuses parce que je souhaite respecter et magnifier les matières quelles qu’elles soient : tissu, porcelaine, émail, peau, bronze, papier.

